Le chien réactif, allégorie

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Au sujet du chien réactif / agressif / peureux

Avis aux arachnophobes

Cas numéro 1 : situation à émotion de faible intensité

En balade, vous voyez une araignée sur sa toile dans un buisson le long du chemin, statique, loin de vous. Pendant que votre émotion liée à cet événement monte, que votre dos se raidit et que vos jambes accélèrent, votre conjoint(e)

  • A) vous ignore complètement
  • B) vous prend la main avec un sourire rassurant
  • C) vous interpelle « oh non une araignée !! Olala viens vite on s’en va »

Cas numéro 2 : situation à émotion d’intensité moyenne

À la maison, une araignée passe sur le sol à quelques mètres de vous alors que vous êtes tranquillement en train de regarder la télé. Pendant que votre émotion liée à cet événement monte, que vos mains se crispent, que vos jambes se recroquevillent, que vos mouvements se désordonnent et que vos pensées s’embrouillent, votre conjoint(e)

  • A) vous ignore complètement, voire rajoute un « bah quoi c’est bon les petites bêtes mangent pas les grosses »
  • B) vous prend la main avec un sourire rassurant et s’en va la chasser
  • C) vous interpelle « oh non une araignée !! Olala vite il faut la tuer, elle est où ??!! »

Cas numéro 3 : situation à émotion de forte intensité

Dans le lit, en pleine nuit, vous ouvrez un œil et vous vous rendez compte qu’une araignée s’est invitée beaucoup trop près de votre oreiller. Pendant que votre émotion liée à cet événement monte, que vous reculez vivement en étouffant un cri, que votre cœur s’emballe et que vos mains moites se mettent à trembler, votre conjoint(e)

  • A) vous ignore complètement voire rajoute un « merci de m’avoir réveillé(e) !! »
  • B) vous rassure « tout va bien chéri(e), je m’en occupe », enlève l’araignée puis vous enlace pour vous aider à décharger l’adrénaline qui vient de monter
  • C) vous rejoint « oh non une araignée !! Tue la !! Qu’est ce qu’on fait ??!! »

Explications

Dans ces trois cas, la source de la peur est la même mais la situation est différente : de plus en plus difficile à supporter car l’araignée perce votre bulle de confort. En même temps, les 3 réponses du (de la) conjoint(e) modifient radicalement votre perception de la situation, de la source de la peur et influencent radicalement votre réponse :

  • A) vous vous retrouvez seul(e) avec votre peur : les réactions peuvent être diverses et variées selon votre caractère, votre niveau de peur, votre sang froid etc (crier, fuir, s’agiter, agresser l’araignée…). Par ailleurs, vous apprenez qu’en cas de besoin vous ne pouvez pas compter sur votre moitié.
  • B) vous n’êtes pas seul(e), vos émotions sont prises en considération, vous avez quelqu’un sur qui vous reposer, vous savez que vous pouvez lui faire confiance pour gérer la situation. Vous ressentez toujours un stress mais vous parvenez à le canaliser et à le décharger rapidement.
  • C) votre binôme accentue votre émotion, vous donne raison d’avoir peur et ne vous paraît absolument pas fiable pour gérer cette situation. Vous ne pouvez pas compter sur lui pour vous aider à vous maîtriser. Vous êtes complètement livré(e) à vous même, avec en plus le stress du (de la) conjoint(e) à supporter.

En pratique

Vous l’aurez compris, l’idée n’était pas de vous faire une psychanalyse sur l’arachnophobie mais bien de faire un parallèle avec nos chiens : lorsqu’ils ont peur de quelque chose (un autre chien, un bruit…), soyez présents pour eux ! Lorsque votre chien en laisse aboie sur les autres chiens dans la rue, ne soyez pas la réponse A « je le laisse aboyer au bout de sa laisse en le réprimandant une fois sur 3 » ni la réponse C « oh non voilà un chien, comment on fait ? Vite on change de trottoir, olala arrête d’aboyer stp »

Soyez la réponse B : présent au bout de la laisse pour le guider vers la bonne trajectoire (attention à ne pas percer sa bulle de confort tant qu’il n’est pas prêt) et le bon comportement. Soyez suffisamment solide dans vos bras, assuré dans votre posture, confiant dans votre voix pour qu’il sache que vous êtes fiable, que vous avez la situation en mains et qu’il peut se reposer sur vous. L’émotion est là mais elle est canalisée, et un câlin ou une friandise juste après l’aideront à la décharger. Avec le temps, l’émotion ressentie descend en intensité et le « mauvais » comportement finit par s’effacer car la peur sera partie.

Ps : l’histoire de l’araignée dans le lit c’est du vécu avec une réponse B de la part de mon mari, et c’est là que j’ai personnellement expérimenté le pouvoir du binôme dans ce genre de situation. Quelques années en arrière, j’aurais sauté du lit en hurlant (et c’est sûrement ce qu’il se serait passé si j’avais été seule). Les émotions se façonnent elles aussi, pas seulement les comportements.

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